« Depuis toujours, je garde une liste avec toutes les idées de business qui me passent par la tête »
Polo bleu accordé à la couleur de ses yeux, peau tannée par le soleil, Romain Bossel a des airs trompeurs de vacancier. Pourtant, le trentenaire fribourgeois fondateur de l’entreprise SMSup ne chôme pas. Persévérance et heures supp’ sont d’ailleurs les ingrédients secrets de sa réussite. Entre deux mails et trois appels, il nous accorde le privilège d’une interview légèrement plus longue que les 160 caractères que dénombre un SMS.
SG: Salut Romain ! Si je n’étais pas là à te poser des questions, que serais-tu en train de faire en ce lundi matin ?
RB : Salut ! C’est vrai que si tu n’étais pas là je serais en train de répondre à tous les mails qui m’attendent, je prendrais aussi le temps d’organiser ma semaine en fonction des différentes échéances. J’ai pris du bon temps en vacances la semaine passée donc je serais en train de rattraper le retard qui existe. De manière générale les lundis matins sont particulièrement chargés.
SG : Au fait, qui est Romain Bossel ? Comment te définir en quelques mots ?
RB : Romain Bossel c’est le maître d’orchestre de SMSup. J’essaie de faire du bon travail, de satisfaire mes clients, d’être à leur écoute et de soigner mon équipe. J’essaie aussi d’être assez minutieux. Je suis d’ailleurs bien plus rigoureux dans la gestion de mon entreprise que dans ma vie privée.
SG : Qui es-tu alors quand tu retires ta casquette de chef d’orchestre de SMSup ?
RB : Je ne la retire jamais complètement. Ma passion c’est mon travail, le développement de l’entreprise. J’aime passer du temps à penser à de nouvelles stratégies. Certains ont des passions et aiment collectionner des timbres, tandis que j’essaie de collectionner les clients satisfaits chez SMSup. A côté de ça, je joue au tennis et porte une grande importance aux valeurs familiales. De manière générale, je suis plus tranquille, relax et festif dans la vie privée. Cet état d’esprit compense le sérieux de mon rôle d’entrepreneur. Finalement je pense que j’ai trouvé un bon équilibre entre ma vie privée et ma vie professionnelle.
SG : Jeune, étais-tu accro au smartphone et étais-tu déjà un entrepreneur dans l’âme ?
RB : Pas vraiment durant mon enfance, mais c’est une envie qui a germé et qui s’est particulièrement fait ressentir lorsque j’ai atteint la vingtaine. A cette époque je fréquentais un groupe d’amis, certains étaient fils d’entrepreneurs et tous étaient animés par cette envie de se mettre à leur compte un jour. J’organisais des soirées et j’ai lancé pleins de petites activités pour me faire de l’argent de poche.
SG : A ceux qui n’ont pas encore foncé sur LinkedIn découvrir ton profil, quel est ton parcours professionnel ?
RB : Je me suis formé en marketing et communication à Polycom à Lausanne. J’ai ensuite travaillé en tant que responsable marketing au Casino Barrière de Fribourg, puis chez PP Mailing House qui s’appelle maintenant Swiss Mailing House.
Grâce à l’expérience commerciale que j’y ai acquise, je me suis senti prêt à lancer quelque chose.
SG : Une fois l’envie de te mettre à ton compte, pourquoi t’es-tu lancé dans le SMS plutôt que dans un autre domaine ? Comment est née l’idée de SMSup ?
RB : Depuis toujours, je garde une liste avec toutes les idées de business qui me passent par la tête. Je la mets régulièrement à jour, elle doit contenir une septantaine d’idée à l’heure actuelle. Au moment où j’ai voulu me lancer, j’ai regardé ma liste et cherché l’idée la plus pertinente, celle qui me permettrait de me démarquer. Il faut savoir que j’utilisais le SMS comme canal de communication lorsque je travaillais au Casino Barrière. Cet outil fonctionnait super bien, j’ai eu envie de le proposer « à la sauce suisse », j’ai senti que c’était mon créneau.
SG : Et donc en quelques mots, comment définir SMSup ? Quelle est ta punch line de présentation ?
RB : SMSup c’est une plateforme ultra facile à utiliser qui permet de communiquer des promotions et des informations par SMS auprès de votre clientèle.
SG : Simple et efficace. Et pourquoi s’implanter à Marly ? Ce n’est pas forcément un lieu que l’on imagine comme particulièrement stratégique pour lancer une startup…
RB : Beaucoup de personnes lancent leur entreprise dans des hub de coworking, moi j’ai commencé dans ma cuisine. Et comme le succès a opéré assez rapidement, j’ai eu les moyens de m’installer dans nos bureaux actuels. Marly était un choix plutôt pertinent au niveau social, car d’autres amis possèdent des bureaux ici. Je peux donc faire une pause-café avec eux, c’est une bonne coupure dans la journée et permet d’échanger au sujet de nos projets respectifs.
SG : Même si le succès a opéré assez rapidement, j’imagine que tu as vécu quelques galères à tes débuts ?
RB : Oui, mes tâches du début et mes tâches actuelles sont complètement différentes. Par exemple à l’époque je faisais quatre rendez-vous par jour et des appels téléphoniques à la pelle. Ça m’arrivait souvent de partir de Fribourg et d’aller jusqu’en Valais puis à Genève dans une même journée pour rencontrer des prospects, dont une majorité ne signait pas. J’étais donc souvent sur la route. Petit à petit j’ai créé une base de clients, fondé une équipe et établi une stratégie digitale efficace. Aujourd’hui, 75% des clients viennent à nous par eux-mêmes, nous n’avons plus à aller les chercher et pouvons-nous concentrer sur des nouveaux développements qui arrivent très bientôt.
SG : A quel moment as-tu compris que ta startup pouvait devenir réellement compétitive sur le marché ?
RB : J’ai commencé avec de petits clients. Puis un jour, je suis allé me présenter auprès d’une grande boite de retail. Ils ont apprécié le produit et signé.. J’ai compris que j’allais faire assez de chiffre d’affaires pour me verser un salaire et faire évoluer notre outil. Je me suis dit : « Si un grand comme ça travaille avec moi, c’est que le produit est assez mature, qu’il est stable et répond à un vrai besoin ». C’est grâce à eux que j’ai eu confiance en mon entreprise.
SG : Aujourd’hui, à quoi ressemble une journée au sein de l’entreprise ?
RB : Il n’y a pas de journée type car on a pleins de clients, de demandes et de projets différents, il y a beaucoup à faire. En tant que fondateur, je suis un peu le pompier qui s’occupe de débloquer les choses, d’en valider d’autres, afin que les affaires avancent. Avec mon équipe, j’essaie d’être assez cool et d’instaurer une ambiance relax. Partager de bons moments et des apéros leur donnera ensuite envie de se donner à fond lors des moments de travail.
SG : Et à l’avenir, quelles sont les prochains challenges qui attendent SMSup ?
RB : Il y aura beaucoup de surprises ces prochains temps. Nous allons nous développer sur le marché allemand, autrichien et suisse-italien. De nouveaux produits sont en phase d’élaboration, une nouvelle plateforme sera mise en ligne d’ici la fin de l’année. SMSup n’a pas de limites, pourquoi pas s’établir en Amérique du Sud, conquérir le monde !?
SG : Pour finir, quel conseil donnerais-tu à celles et ceux qui souhaitent monter leur boite ?
RB : Il faut persévérer ! Je pense qu’on peut créer une entreprise de tout et n’importe quoi. Si tu as envie de monter une entreprise de chaussettes je suis sûr que tu peux faire des millions avec. Simplement il faut avoir un bon concept et surtout ne pas s’arrêter, persévérer ! Une anecdote : J’ai rencontré un garage automobile de la région fribourgeoise en 2017 puis l’ai relancée chaque année jusqu’en 2021. Ce client a finalement commencé à collaborer avec nous la semaine passée. La persévérance ne se calcule pas sur une année mais sur le long terme. Il faut avoir confiance au début pour se dire que ça va marcher, que tout ce travail finira par porter ses fruits.